Main basse sur la ville…
Ce que nous observons à Chartres, depuis trois ans maintenant, peut s’apparenter à une telle organisation. Le « système ultra-libéral » qui sévit dans notre ville consiste à transférer progressivement la gestion des affaires publiques à des sociétés privées, dans tous les domaines possibles ; réduisant, de ce fait, l’intervention municipale directe à une gestion purement administrative.
La construction du parking de la place des Epars en est une bonne illustration.
C’est le groupe BOUYGUES, dont chacun sait la proximité de ses dirigeants avec le RPR et maintenant l’UMP qui, à travers sa filiale DALLA VERA, est le constructeur du parking.
Le Maître d’Ouvrage est la société Q-PARK france, filiale de Q-PARK, société Européenne dont le siège est à Maastricht, en Hollande. En réalité, Q-PARK France est la société PARCOFRANCE, filiale de BOUYGUES, vendue à Q-PARK en septembre 2002.
La gestion de l’ensemble des parkings de la ville ayant été concédée à Q-PARK, c’est le groupe BOUYGUES qui engrange les bénéfices liés au retour sur investissements, à travers la convention passée avec la ville de Chartres pour 32 ans. De plus, pour faciliter le remplissage des parkings, la ville s’engage à faire payer le stationnement de surface 20% plus cher…
Quand le Maire de Chartres vous dit qu’il investit, c’est FAUX : il a vendu la capacité de stationnement de notre ville à BOUYGUES qui encaisse d’une part les péages et, d’autre part, les subventions d’équilibre prévues à la convention signée entre le maire de Chartres et le promoteur… 32 ans : c’est long et ce sera coûteux pour le contribuable.
Pour venir en ville, visiter ou consommer, il faut acquitter un « droit de péage » élevé[BF1] , réservant ainsi le « cœur de ville » à ses habitants et à ceux qui ont les moyens de payer. C’est un choix très politique, typique d’une municipalité libérale. Les habitants des quartiers périphériques sont considérés comme des « citoyens de seconde zone ».
Le choix des socialistes est tout autre : rendre la ville à tous ses habitants. S’il faut bien des parkings dans les villes, il nous semble essentiel de développer prioritairement des transports en commun, en site propre , adaptés à une liaison rapide entre tous les secteurs de la ville et de l’agglomération.
Qu’ils habitent La Madeleine, Beaulieu, Rechèvres, les Hauts de Chartres, Saint Chéron, Saint Brice ou les Comtesses…
Qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou vieux, bien portants, malades ou handicapés, les chartrains ont tous droit au « Cœur de Ville ».
A suivre…